Je ne savais depuis quand j’étais couchée dans ce lit sans grand confort … Une éternité surement. Il fallait dire que dans cet univers constamment plongé dans le noir, le temps défilait à une allure différente du monde des Hommes, ou même de celui des Shinigamis. Ici, tout était gris et blanc, ciel terne et triste, ce Monde n’était pas fait pour moi. Mais je ne pouvais partir, je ne pouvais fuir loin de cette forteresse pâle ou la loi du plus fort régnait en maitre. Pour ma part, j’étais loin de l’Elite et ceci me convenait parfaitement, je n’étais pas une combattante, une guerrière, une furie assoiffée de combats et de sang. Ce profil était celui de nombreux Arrancars vivants sous ce toit de marbre. Ils aimaient se battre, reprendre la mort … Mon crédo était à des années lumières de leur conviction, peut-être même de compréhension. Je ne suis que … Moi, cette demoiselle chétive et frêle sans aucune motivation belliqueuse. Alors … Pourquoi étais-je ici ? Parmi les fauves déchainés et violents ? Pour ma propre survie, j’avais choisi cette voie … Je l’avais suivis
lui, dans ce Palais Blanc , loin des massacres du désert et des combats permanent dans ce monde sauvage et brutal. Mon choix était plutôt stratégique : Prêter mes capacités à cet homme, en échange, il me tenait en vie. En sommes, on pouvait dire que je lui avais donné mon âme, si toutefois je pouvais en posséder une. Ma vie reposait entre ses mains et mon Destin … Il pouvait y mettre fin selon son bon vouloir … Un pari plutôt risqué pour la sauvegarde de mon souffle ? Moi-même j’en convenais mais, je n’avais guère le choix.
Ainsi, je faisais partit de ces « méchants » portant un masque d’os. Effectivement, j’avais fini par abandonner le mien, l’arrachant de toutes mes maigres forces et maintenant … J’étais des leurs, si je puis-dire. Je portais un Numéro comme une bête, je répondais aux ordres comme un soldat mais … Je ne battais pas. Pourquoi le ferais-je ? Je n’avais guère la force de tenir cette arme, de donner des coups, d’apporter la mort à mes ennemis. J’étais incapable d’une telle barbarie. Peut-être même me détestait-
il pour ne pas lui apporter un Support de Puissance comme les autres Arrancars de son unité ? Qu’importe … Je ne voulais pas être aimé, ni considéré, je voulais … Je ne sais pas, changer de vie. Un rêve, une illusion, une chimère. Rien de plus. Mais j’étais stupide, pourquoi vouloir partir ? J’étais plus bien ici. J’avais un « protecteur », je ne subissais pas d’attaques sans le moindre répit, j’étais à l’abri du danger. Mais je voulais aussi voir l’extérieur, sortir du Hueco Mundo, voir le soleil et les oiseaux. Un esprit rêveur dans les rangs du Mal ? Nous aurons donc tout vu …
A ce moment même, mes paupières se faisaient closes et je m’imaginais cet Astre clair et brillant, réchauffant l’atmosphère ainsi que le cœur de celui qui le contemplait. C’était un spectacle plaisant et sur mes lèvres, un sourire se dessina. Pourtant, il s’estompa rapidement quand j’ouvris les yeux, voyant face à moi un petit hublot ne laissant d’entrer les rayons blafards de la Lune. Je soupirai lentement, baladant mon regard sur le restant de la pièce. Des murs blancs, rappelant étrangement un centre hospitalier. Quelques meubles de marbres … Mon regard d’émeraude s’arrêta un instant sur le sabre posé contre le mur. Mon Zampakuto … Il fallait bien en posséder un, et ce quand bien même je n’en faisais pas l’usage. Ce katana était un petit wakizashi orangée sur lequel pendait une petite clochette. Une belle arme en soi, mais … Inutile pour une demoiselle telle que moi. Mais son port était une obligation dans ce Palais Blanc, c’est pourquoi je le trimballais avec moi, histoire d’être dans les « normes ».
Puis mon analyse fut poussé jusqu'à étudier ma propre silhouette, je levai le bras, observant ma main. Minuscule et pâle serait les descriptions les plus fidèles. Je portais une tenue blanche et courte, en effet elle m’arrivait aux cuisses, puis ma robe se stoppait au niveau de ma poitrine, laissant une petite ouverture dévoilant joliment ma peau clair. Mon vêtement d’Arrancar était maintenant par deux petites bretelles portant les teintes du soleil. Trouvant tout ce blanc triste et monotone, je m’étais même permis de porter de nombreux bracelets autour de mes fins poignets, autour de ma gorge, des raz-de-cou colorés. Sur le drap s’éparpillaient une chevelure bleutée, très longue. Pour dire, elle s’arrêtait à mes fesses. Et sur ma tête … Les vestiges de mon masque. Les os représentaient deux petites cornes de cerf partant de chaque côté de mes chevelure, encadrant mon fin visage. C’était moi … Avec mon expression fixait dans le Néant, rien ne me faisait réagir, mise à part la mort … Sur ce côté, je pouvais presque faire de la concurrence à Ulquiorra-san …
Il était peut-être temps de se lever … Ainsi, dans un élan de courage presque surhumain, je venais de me redresser, quittant les draps. Je remis mes vêtements correctement, leur redonnant leurs formes via des petites tapes. Un geste las et désintéressé pour attraper cette arme sans vie et me voilà dans les couloirs de cette Unité, reconnu par certains, hait par d’autres. Ici, tout se ressemblait … Un dédale de couloirs blancs, semblable à un labyrinthe dans lequel il était facile de se perdre. Surtout pour une rêveuse telle que moi. La tête constamment dans les nuages, l’esprit ailleurs, j’arriverais vite à me perdre et finir dans les Fraccions qui n’étaient pas la mienne, m’attirant parfois des ennuis …
Encore une fois, je ne faisais pas attention à ma direction, me laissant portant par mes envies, chantonnant dans des murmures un air qui venait de m’assaillir. «
I know that your hiding things, using gentle words to shelter me, your words were like a dream, but dreams could never fool me, not that easily ». Puis le silence. Je venais déjà à me demander … Qu’allais-je faire aujourd’hui ? Pas grand-chose à coup sûr … Regardant les autres membres de la Fraccion se battre ? Panser les plaies des perdants ? Quelque chose dans ce gout-là, là était le rôle d’un soutien. Voilà ma fonction … Je prenais soin de mes alliés, les soignant, sacrifiant mon Reiatsu pour remonter le leur. Ce n’était pas cher pour la « protection » du Maitre des lieux. Dans ma rêvasserie, je mis un certain temps avant de me rendre compte que j’étais sorti de
son domaine. Et en reprenant mes esprits, me voilà nez-à-nez avec deux teignes. Deux femmes odieuses dont je ne connaissais pas les noms, ce détail n’importait peu. L’une s’adressa à l’autre, le ton assez hautain et mauvais « |i] He frangine … Regarde sur quoi nous venons de tomber … Un petit poussin loin de son Maitre ... Hihi [/i] ». L’autre afficha un sourire sadique, j’en avais froid de le dos et …. Cette mauvaise rencontre allait me couter cher. Je ne savais quoi faire alors que les deux odieuses Arrancars s’approchaient de moi. Inconsciemment, je reculais à chacun de leur pas, espérant mettre le plus de distance entre elle et moi.
| «Je vous demanderai de me laisser tranquille ... Votre acharnement m'use. »
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Leur dis-je d'une petite voix douce et, probablement, peu crédible. L'une des femmes se mit à rire en m'observant, affirmant à sa comparse. «
Regarde, elle va pleurer ! Aller … On la choppe ! » L'une m'attrapa le bras, laissant l'autre préparer un ... Cero ? Ici ?! Contre un allié ? Décidément, ces personnes sont d'une violences à m'en couper le souffle. Et je me devais de fuir si je voulais survivre. Ainsi, avec le peu de force que je possède, je mis un coup de fourreau dans le visage de la première femme, elle me lâcha, surprise que de ma pseudo-defense. Et ... Je partis en courant dans le sens opposé. Mes deux ennemies du jour se mirent à ma poursuite, bien décidée à m'en faire voir de toutes les couleurs ... Ainsi, je courus le plus vite possible, aussi loin que me porter mes jambes. Je venais à peine de traverser un couloir que mon souffle se faisait court, quand je disais que je n'avais rien une guerrière .... Au bout du couloir, je tournai à droite et ... Pouf. Je venais de finir par terre, sur les fesses. Un petit «
Aïe ...». Je m’étais fais avoir ? Il en était fini de moi ? Je levai les yeux pour voir un hakama immaculé ... Puis, mes yeux tombèrent sur une ceinture, un fourreau, un Zampakuto bleu ou bien vert ... Dans ma découverte de ce corps, je venais de tomber sur un torse dénudé et enfin un visage ... Des cheveux bleus, hirsutes, un masque d'os sur une partie de son visage, une expression fâchée. Voici mon Maitre ... Je me redressai d'un bond et ... Je ne lui arrivais limiter au nombril.
| « Pardonnez-moi Grimmjow-sama, je ... »
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Les deux femmes apparurent, essoufflée et prêtes à m'abattre. Dans l'élan de la bataille, l'une affirma. «
On te tient sale garce ! Tu va mou ... ». Elle s'arrêta d'un coup en voyant l'Espada juste derriere moi. Honnêtement ... De lui ou de ces femmes, je ne savais pas de qui je devais avoir le plus peur ... Les deux Arrancars partirent bien rapidement, prenant leur jambe à leur cou. Quant à moi ... J'étais juste écrasé par la présence et le charisme de cet homme ... Allait-il m'abattre pour mon manque de puissance ? Je ne savais pas et ... Je ignorais également ce qu'il comptait faire de moi à long terme ... J’étais pratique et utile, certes, mais ceci était-il suffisant pour garantir ma survie ...