Urahara Kisuke – « Mayuri Kurotsuchi je vous demande de bien vouloir me suivre, c'est un ordre direct de la chambre des 46. D'après eux, vous êtes jugé dangereux pour la Soul Society. »

Mayuri Kurotsuchi – « Dangereux ? Fufufu, ils n'ont surement pas tord. Et où voulez-vous donc me conduire, chien du Sereitei ? »

Urahara Kisuke – « Au Nid des Vers, une prison appartenant aux Forces Spécials de la Soul Society. »

Ce après quoi, cet homme à l'apparence cossarde ne manqua pas, comme il était convenu, de me placer en réclusion. Cette nouvelle ne m'affectait guère moralement, dehors ou à l’intérieur, rien ne changeait au fond. Je fus donc dirigé vers un bâtiment des plus imposants, où je pus très vite constater une injustice flagrante, bien que cela n'eut aucun impact pour mon âme. Des centaines d'hommes, sombrant dans la folie, se trouvaient entreposés entre ces murs, n'ayant pourtant, parmi eux, aucune personne devant se repentir d'un quelconque crime. Ils n'étaient seulement que des potentielles menaces, craintes par une bande de dictateurs. Cela eut l'effet de provoquer sur mes lèvres un léger sourire narquois, bien que le plus comique de tout restait encore à venir. Quoi qu'il en soit, je fus un invité de prestige, cela ne fait aucun doute, on prit même la peine de m'offrir le luxe de séjourner dans une cellule mise à l’écart de tous. Ma personne était-elle aussi dangereuse et sournoise pour que l'on prenne autant de précautions ? Toute cette attention me vint droit au cœur. Ainsi semblait-il que les prochaines années de ma vie, ou plutôt de ma mort se dérouleraient dans cet endroit.

Pas une seule fois, ni même un instant j’eus une quelconque once de regret. La routine infernale de notre chère demeure avait raison de tous, moi étant la seule exception, surement due au fait que je ne fus point mélangé au troupeau. Pour ainsi dire, je me délectai parfois de leur folie qui les poussait à s’entretuer, un joli spectacle qui avait le mérite d’animer mes journées. La seule chose fort regrettable fut que ces massacres ne soient pas de moi. Cela faisait partie de mon quotidien qui fut inévitablement rompu par un homme que je ne pouvais m’évertuer d’apprécier : Urahara Kisuke.
L'homme qui jadis avait fait de moi un prisonnier semblait me rendre visite. Le simple fait de penser à lui me donnait la migraine, non pas du fait qu'il m'est capturé, loin de là. Non, c'était autre chose, sa façon de parler et de se tenir, si familière, ne m'avait définitivement pas plu. J'aurai aimé ne jamais avoir à connaitre un tel énergumène, mais le destin en décida tout autrement.

Il était vêtu de l'habit traditionnel des capitaines, suivit de près par un gamin blond qui paraissait être un lieutenant. Ce dernier ne cessait de gindre de manière insupportable. Je les vis peu à peu s'avancer vers moi et je ne tardai pas à prendre la parole :

Mayuri Kurotsuchi – « C'est toi, Urahara Kisuke ? Qu'est-ce qui t'amène ici ? »

Urahara Kisuke – « Je suis venu pour discuter avec vous, Kurotsuchi Mayuri-san. Que diriez-vous de quitter cet endroit avec moi ? »

Hiyori Sarugaki – « Qu.. Qui c'est ça ? »

Mayuri Kurotsuchi – « Oh, cette question n'est pas formulée très poliment... Ce petit gars n'est pas très bien élevé. »

Hiyori Sarugaki – « Petit gars !? Enfoiré je suis une fille ! Tu veux que je te montre mes seins !? »

Urahara Kisuke – « Pardonnez son impolitesse, c'est ma lieutenant. »

Mayuri Kurotsuchi – « Lieutenant ? Alors, tu es devenu capitaine, félicitations. Pour ta proposition insensée, je refuse. Ma vie ici me satisfait plutôt, je n'ai pas l'intention de sortir d'ici. »

Urahara Kisuke – « J'ai besoin de vos compétences à l’extérieur, je connais vos capacités. Je compte créer quelque chose de nouveau appelé "Bureau des recherches technologiques", vous y seriez mon lieutenant. De plus, s'il advenait à m'arriver un malheur, tout vous reviendrait. »

Mayuri Kurotsuchi – « Fufufu, vraiment, tu es quelqu'un de très désagréable. »

Ce fut une très grande surprise, l'ironie du sort comme on dit. Après cette courte discussion, il s'en alla, surement pour me laisser le temps de songer à sa proposition. Travailler pour cet homme m'était une idée impensable, un refus catégorique. Et pourtant ... Pendant prêt de 6 mois, chaque semaine je recevais sa visite non sollicitée, il espérait plus que tout que ma science rejoigne sa toute nouvelle enseigne. C'est alors que la folie me prit et que sous son acharnement à me refaire partir avec lui, je finis par accepter son offre. Aujourd'hui nul doute, ce fut une très bonne chose pour moi.

À nous deux la science n'eut aucune façon de résister. J'eus beaucoup de mal à l'admettre, mais cet homme que je haïssais avait malgré tout du talent. Ce n'est pas pour autant que je ne me permis point de prier sa mort la plus soudaine, d'autant plus que sa présence m’insupportai de manière grandissante. Je le soupçonne d'ailleurs d'avoir longtemps profité de cette situation afin de m’agaçait encore plus, nombreuses sont les fois ou je du me retenir de l'abattre. Quand j'y repense, il aurait fait une belle expérience ... Cela pourrait paraitre ingrat de ma part envers celui qui m'avait "sauvé". Foutaise ! Les sentiments et débilités de ce genre sont pour les âmes faibles, jamais un être tel que moi ne s'en encombrerait. La seule chose que celui-ci méritait de ma personne était cette haine enfouit au plus profond de moi même, ni plus, ni moins.